mardi 15 février 2011

métaphore etoilée.

Je suis un dieu.
J'ai le pouvoir de faire naitre des étoiles, c'est tout ce dont je suis capable mais je le fais avec une rare dextérité. Parce qu'après tout je suis un dieu.
Il fait nuit noire et ma symphonie va commencer; jamais la même malgré de subtiles ressemblances avec les anciennes. Au moment je vais m'élancer, je ressens un frémissement dans le silence du Néant, comme si impatiamment il attendait de prendre vie sous mes gestes et ordres.
Je lève une main, puis l'autre et la symphonie se met en marche. Tout d'abord un timide crépitement et telle l'aube du matin, les premières étoiles se mettent à briller, petites et discrètes. Cela ne me suffit pas. Cette symphonie sera mon chef d'oeuvre, j'en ai décidé ainsi. D'une forte voix, je commande aux autres de naitre et de luire.
Une violente myriade de couleurs explose à mon regard, mais ce n'est pas encore ce que je souhaite, alors d'un fin mouvement de doigt, je maintiens le rythme de scintillement établi et réfléchis.
Après un temps, je trouve ce dont j'ai besoin pour compléter cette oeuvre, et en premier lieu, il me faudra du temps. Alors tel un chef d'orchestre, je mets en place chacune des étoiles présentes et les nomme. Je forme des constellations. Ces groupes donnent de nouvelles couleurs, impriment un nouveau rythme.
Une musique silencieuse.
Je ferme les yeux et admire la chaleur de ma création. Je la trouve déjà belle, mais malgré celà incomplète. Après cette pause, je reprends, d'un rythme plus soutenu cette fois. Les constellations se font et se défont. Les étoiles brillent avec plus ou moins de force. Petit à petit, la Nuit vide laisse place à un ballet stellaire sorti de mon imagination. Il se meut de plus en plus vite, des chocs se font des couleurs apparaissent, instantanées, douces ou vives les étoiles s'entrechoquent et explosent. De la Beauté et de la Joie ressort de ces explosions et fusions. Une douce sensation de puissance et de fierté s'installe en moi et je décide à nouveau de créer. Plus grand, plus lumineux, il sera unique il sera le roi de ma symphonie, symbole de ma maîtrise. Et tout roi mérite une reine alors j'emploie mon énergie à créer les deux astres en même temps. Il n'y a pas de raté, il ne peut pas y en avoir, je suis un dieu.
Ils sont maintenant là, le couple stellaire dominant les autres, parfaits dans leurs complémentarité, je les vois virevolter, attirés et repoussés sans cesse faisant exploser au passage des constellations qui en formeront de nouvelles dans leur spirale verticale. Le couple entraine les autres étoiles dans leur danse endiablée. Je sais comment celà se finira. Je veux que ça finisse ainsi. Et voici ce que j'avais tant attendu, les étoiles géantes ont atteint le point culminant de leur danse. Elles ne peuvent que se rencontrer. Ce qui ne tarde pas à arriver.
Le choc.
Formidable, une énergie cataclysmique est libérée. Une force telle qu'elle souffle toute ma création. Je n'ai pu m'empêcher de regarder, c'est mon oeuvre après tout. Je puis dire que ce fut ce que j'ai fait de plus beau depuis longtemps. Des couleurs que je n'avais jamais vu, des sensations jamais ressenties. Je doute de pouvoir atteindre de nouveau ce niveau, mais le ballet n'est pas fini. Après cette explosion, je suis exténué. J'observe alors, le retour au Néant de ma création. Je me prépare à m'endormir à nouveau lorsque je vois, parmi les derniers scintillements dans l'obscurité, un point fixe légèrement plus intense que les autres. Je ne sais pas pourquoi mais je partis à sa rencontre. C'est la dernière étoile encore brillante de cette symphonie passée et quasiment achevée. La tête dans les derniers scintillements, je n'ai pu me résoudre à laisser s'éteindre cette lueur. Sans doute pour que jamais je n'oublie l'inoubliable. Une manière éternelle de me dire que j'ai accompli ce que j'ai accompli. J'ai pris l'astre dans le creux de ma main et je l'ai posé au dessus de moi, pour être sur de ne pas la perdre. Elle brille désormais éternellement dans le ciel qui est le mien et je n'ai qu'à tendre la main pour ressentir la chaleur qu'elle dégage.
Je suis un dieu, j'ai le pouvoir de faire des choses magnifiques, je puis créer des étoiles et les faire vivre. Tout pouvoir a sa limite, je n'ai qu'à lever les yeux pour m'en rendre compte.
Je suis un dieu.

dimanche 13 février 2011

perdu.

Ce soir, je suis un enfant, un enfant qui pleure sa mère. Un enfant qui la voit mais qui jamais ne l'atteindra.
Ce soir vous êtes mes proies.
Il fait nuit noire maintenant, je sais qu'elle m'observe, ma mère. Silencieuse spectatrice du saglant spectacle qui se déroulera sous ses yeux. Vous aussi vous la verrez, sereine et impassible. Mais moi vous ne voyez pas, vous ne me verrez pas et vous ne verrez plus par la suite.
Ce soir, je suis votre fin à tous, brutale et irrésistible. J'aimerais tant vous faire souffrir mais la vue et l'odeur du sang encore chaud me rend comme fou, je suis excité par ce qui se prépare. Ca me rend sauvage.
Je ne suis pas violent, tout ceci n'est qu'une mise en scène. Un spectacle pour ma mère, une mère qui ce soir encore ne réagira pas. J'aimerais tant qu'elle soit plus proche, afin qu'elle puisse ressentir la passion et la chaleur de mon oeuvre. Je ne réclame qu'un geste, un seul et unique signe de ma génitrice.
Quoiqu'il arrive, je continuerai, toujours plus grandiose, plus sanglant à chaque fois, repoussant vos limites et les miennes car mon temps est compté.
Mon sanguinaire spectacles est maintenant fini. Il était à mon sens en tous points meilleur au précédent mais cette fois encore, ce n'est pas assez. Je devrais encore aller au delà de l'apothéose, aller au delà des limites déjà brisées d'un imaginaire concu pour détruire. Combien de fois devrais accomplir celà pour qu'elle réagisse ? Alors je lève les yeux et hurle en me demandant pourquoi reste-elle si impassible devant la perfection sans cesse renouvelée et améliorée de mes oeuvres. Je lui demande aussi pourquoi ne puis-je pas la rejoindre cette fois encore.
Silence.
Ma soif de sang étanchée, ma sueur et mes larmes se mélangent aux ingrédients encore sanglants d'un spectacle unique appartenant à un passé maudit. Le coeur lourd et la tête basse, je pars sans me retourner.


samedi 12 février 2011

sensation doucement étrange

Fait étrange, je me retrouve dans une salle dont je n'arrive pas à définir la forme ni la taille. Blanche. Seul, mais je commence à en avoir l'habitude. Par habitude, je m'assied en espérant accélérer le cours du temps. C'est à ce moment que quelque chose me surprend dans le flot ininterrompu et illogique de mes pensées. Je sens un contact liquide frôler mon bras. SUrpris, je ne vois rien alors je retourne à mes divaguations mentales, c'est alors que le contact se fait plus insistant. Un serpent invisible s'enroule autour de moi. Tout d'abord autour de mon cou. Quelle étrange sensation! Et puis, avec une délicatesse que je n'ai que trop rarement ressenti, je le sens glisser et se lover sur mon torse et mon ventre. Étrangement, je ressens un forme de tendresse qui s'échappe de ce contact alors je laisse aller mon esprit à ce contact et reste à l'affut des mouvements de cet être invisible.
Il y a maintenant une chaleur provenant de ce contact et je sens le battement d'un coeur qui bat. Je suis intrigué parce que ce n'est ni le rythme ni le son du mien. Malgré son aspect, la présence me semble maintenant familière et évoque à mon esprit d'étranges souvenirs. Je suis maintenant submergé par cette tendresse, envahissante, je ne peux que me laisser porter par cette chaleur. L'étreinte qu'applique cette curieuse manifestation onirique se fait plus forte, comme si elle ne voulait pas que je m'échappe. L'étreinte se fait progressive mais toujours aussi douce. Inconsciemment, mon corps se laisse aller et mon esprit s'évade doucement, émerveillé par la beauté de cette infinie douceur.
Je perds pied avec le temps et cette réalité d'un instant. J'ouvre les yeux une dernière fois. L'impression que j'avais de cette sensation de dissolution n'en était pas une. Et celle de cette chaleur non plus, dans mes derniers instants de "conscience" j'ai pu entrapercevoir le réel visage de cette créature.
Magnifique.

jeudi 10 février 2011

ténèbres ?

Il paraitrait que nous avons tous un côté obscur. Le genre de parties de notre esprit qui se doivent de rester dans l'ombre et dont on s'efforce de faire en sorte qu'elles y restent.
En ce qui me concerne, j'ai retenu cette expression, ce sourire. Comme un masque, comme si cette part de moi voulait me cacher à moi même quelque chose que je ne devrais pas voir... Ce regard vide et ce sourire forcé à l'extrême. J'aurais aimé en savoir plus mais il existe des secrets en nous qui se doivent de le rester. Ce visage est un gardien derrière lequel des souffrances et apparemment d'autres choses se cachent attendant un relachement, une faille pour se jeter sur moi.
Ce visage, ma folie.
Son expression liée au son de son rire hanteront mes cauchemars encore longtemps.

Errance.

Ce n'est pas un rêve, juste une errance de mon imaginaire distordu explosant au contact de cette réalité.

J'erre entre mes mondes et la Réalité. Le Temps passe et les gens aussi, fixant de leur regard la ligne d'un horizon que jamais ils n'atteindront. Je les observe. J'observe surtout leurs yeux. Certains ont ce regard vide de toute volonté et baissent la tête, comme des bêtes résignées et acceptant leur destin dont ils ne seront que les spectateurs. Je ressens de la tristesse pour eux. Ils semblent subir une vie dont ils connaissent déjà l'issue. Nous nous retrouverons tous là bas un jour ou l'autre, c'est pour celà que j'ai tant de mal à oulbier les visages de ceux que je connais. Par peur de rester seul.
Il y a aussi ceux qui se sont perdus en eux grâce ou à cause de l'alcool et de la drogue. Des portes vers un paradis illusoire. Ou alors un mortel bandeau pour ne plus avoir à voir et à vivre cette Réalité qui leur a fait tant de mal. Je compatis, je comprends, dans d'autres circonstances, j'aurais pu être de ceux là.
Au loin, des groupes rient. Sans doute se moquent-ils, une façon pas si subtile de masquer les défauts qui font qu'ils se réunissent. Ou alors leurs membres focalisent l'attention des autres sur certaines personnes pour ne pas attirer l'attention sur leurs défauts personnels.
Des couples passent, de toutes tailles et formes. Certains plus joyeux que d'autres, ou encore plus tendres, jeunes ou non. Certains rient, mais tous avaient l'air portés par un souffle invisible qui semblait leur chuchoter que tout irait bien pour eux. Et ce même souffle semblait occulter la crasse de l'univers les environnant. Encore un des mystères de l'amour, me dis-je en souriant à l'un de ces couples.
Et puis il y a moi, silencieux spectateur, cherchant à oublier certaines choses, perdu dans des mondes que j'ai moi même créé ou je ne peux qu'être seul. Alors je reviens dans le monde tangible et tente d'y rester avec trop de difficulté. Parce qu'en voyant ces passsants, je me suis demandé pourquoi aucun d'eux n'avait osé regardé ce qu'il y avait au dessus de la ligne d'horizon. Sans doute doivent-ils avoir peur de l'infinie perspective que leur offre le ciel. Peut être la peur d'être ébloui par la violente lumière du soleil. Une lueur qu'un franc sourire peut pourtant émettre. Je suis las de ces interrogations auxquelles personne n'acceptera de chercher de réponse avec moi. Je repars alors dans mes mondes égoïstement, seul. Je laisse mon imaginaire s'évader telle une plume au vent et je m'endors tout éveillé, bercé par le rythme de la vie.

jeudi 3 février 2011

vision impossiblement imprévue

Parfois, il arrive que que l'on passe à un endroit par lequel on ne devrait pas passer, et il arrive que l'on puisse alors voir ce que l'on ne devrait pas voir. Assister à ce que notre Imaginaire conscient nous interdit.
Ces fois là, quand on le peut, on se fait le plus petit possible et on observe, tel un enfant caché sous son lit et regardant l'interdit, frissonant d'une peur panique d'être découvert. Mais comme cet enfant, nous ouvrons grand les yeux et enregistront le maximum d'images en espérant pouvoir les restituer dans un futur proche. Dans un autre cas, il arrive qu'on doive fuir devant une horreur à laquelle il ne nous est pas permis d'assister, à laquelle notre raison ne semble pas vouloir donner un pleine compréhension et pour cause, mais ces fois là ou nous sommes là ou ne devons pas être sont toujours les plus présentes dans notre esprit au réveil.
Mais ce soir là, en ce qui me concerne, ce que j'ai vu fut indescriptible avec les mots qui m'ont été donné d'apprendre et je doute qu'il en existe dans le langage humain. Une représentation graphique ne ferait que minorer encore ce que j'ai vécu. Il faudrait que je vous invite à venir ressentir ce spectacle pour que vous puissiez en comprendre le sens.
Je ne me lancerais pas dans un exercice de description de l'indescritptible et encore moins me lancerais dans une énumérations de superlatifs superficiels. Je vous laisserais vous même imaginer ce que ce rêve fut pour moi et j'aimerais que vous me fassiez part de vos expériences.
Bon rêve et à bientôt.