samedi 31 décembre 2011

Lithe...

Jouant dans le vent avec le joyau de saphir dans mes bras. Ca va vite pour elle et elle me serre le bras pour se rassurer, aussi pour que je ralentisse.
Alors les nuages s'écartent, le jeu innocent laisse place à l'étonnement et la stupéfaction. Nous ne sommes rien devant ce que nous avons devant les yeux. Une roche immense et torturée, myriades de couleurs et leurs nuances, mouvement immobile et mécanisme parfait rendant le rocher vivant mais étrangement silencieux. Il semble respirer et vibre doucement, nous n'en voyons pas les bords. Une ligne lumineuse nait sur la roche et les mécanismes s'interrompent un temps. Grincement et éclosion un être lumineux au visage papillon apparaît, il nous éblouit et nous réchauffe avec sa douce lumière.
Il quitte les lieux en passant à travers nous sans même nous remarquer.
Sensation étrange de bien être et de béatitude complète...
Il se referme, grincement à nouveau mais plus agréable. Pierre mécanique aux mouvements d'une précision à faire passer le meilleur horloger pour un amateur. Rouages couleur de feu et éléments immobiles ressemblant au saphir tout le spectre connu et d'autres encore apparaissent. Silencieuse elle disparait à nouveau dans les nuages.
Des papillons dans les cieux plus grands que moi volent de façon aléatoire. Tout est un jeu et je n'ai qu'à les éviter.
Le cristal entre mes bras brille d'un éclat opalescent.

dimanche 25 décembre 2011

Échange

Air froid dans mes poumons mais autrement plus agréable sur ma peau. L'odeur du cacao mélangée à celle de la vanille se promène et me transporte jusqu'en haut d'une tour d'acier et de verre. Elle est là dansant doucement sur le toit. Je sens mes doigts jouer machinalement, faisant claquer mes articulations et faisant glisser le métal pour le faire chanter.
Elle est belle et je ne me lasse pas de l'observer sur les différents sons que mes griffes émettent. Instruments musicaux, je bats la mesure avec mon pied et me laisse emporter jusqu'au chant. Dans une langue que je ne connais pas. Je ne peux que sourire devant le spectacle qu'elle m'offre et elle semble apprécier la musique que je donne. Elle s'arrête soudain et tombe dans le vide. Un regard dans ce vide, seulement la jupe qui la recouvrait dans l'air et un cri d'appel, les nuages m'empêchent de voir un point de chute. Bond dans la brume, mes griffes veulent encore faire bouger cette danseuse aux mouvements félins.

Sourire.

vendredi 23 décembre 2011

Famille...

Tigre blanc aux marques noires.
Tigresse noire aux rayure blanches.
Féline au reflets de nuit sur sa fourrure.
Moi, envie de jouer avec celle rayée de blanc. Le male est plus petit et Aryn observe.
Nous roulons innocemment et jouons dans le sable léchant le museau de ma partenaire, griffant maladroitement sous les yeux attentionnés d'un père et d'une mère. Cette partenaire n'est pas ma soeur, mais c'est tout comme.
Joie, innocence du jeu sans conséquence car nous sommes protégés.
Une famille...

jeudi 22 décembre 2011

éternel...


Une ombre, voilà ce que je suis. 
Je serais modelé par la volonté de celui qui détient la lumière. Envahissant les ténèbres, tu ne m'offres aucune limite car tu te sens moins seule. Tu imagines les présences qui t'apaiseront, les personnes qui ne sont plus là alors que mon souffle froid te fais tressaillir. Au coeur de la nuit, je voyage physiquement, je t'habille de mon étreinte et tu me respires. Arrivé dans ton rêve je suis le contraste qui le rendra magnifique. Je suis les griffes sombres qui te réveilleront en sueur. Mais c'est moi qui t'accompagne en voyageur silencieux, tu ne me vois pas comme il le faudrait et tu me penses intangible. Solitaire, je te regarde t'amuser au coeur des mondes que tu crées ou dans lesquels tu t'invites, leurs gardiens sont mes amis parce qu'ils disparaissent quand tes yeux s'ouvrent. Et pourtant je suis toujours la, je ne te promets rien mais sois assurée que tu ne seras jamais aussi seule que moi.
Je t'observe de trop près pour que tu puisse me ressentir et malgré mes efforts tu ne te retournera pas pour observer ce que tu ne vois pas en entier. Je ne peux pas me détacher de toi, juste me distordre de douleur et de tristesse quand tu marches. Tes secrets ne sont rien et dans mon royaume ils sont chansons et autres ragots.
Je suis une ombre.

mercredi 14 décembre 2011

Aigle d'ambre...

Submergé.
Beauté céleste au regard de lune.
Archère à la noire combinaison.
Grognement dans les ténèbres.
Ciel sans étoiles et tension dans les muscles.
Elle me guide.
Des milliers de points naissent et tombent.
Pluie de flèches.
Mes griffes sont inutiles. Je ne fonce plus sur ce qui n'est maintenant plus en état de combattre.
Elle continue de tirer malgré tout.
Déluge ardent de milliers de traits d'argent qui semblent transpercer l'étoffe dont est faite le ciel.
Je bondis dans cette pluie sans fin, courant et bondissant sur les traits.
Intense tristesse.
Je me retourne.
Des diamants liquides roulent sur les joues de l'archère. J'abandonne cette voie d'argent et revient au sol.
Pas de regrets.
Je me frotte à elle, ronronnant doucement pour calmer ce flot diamantin. Les traits cessent de fuser. Son arc devient un aigle d'ambre qui s'envole.
Elle passe sa main sur mon pelage. Sourire sur ses lèvres.
Je bondis sur elle. Aucune résistance. Sa peau est douce sous ma langue. Elle ne peut réprimer un rire cristallin et pose sa main sur mon museau. Elle se met à ma hauteur et pose ses lèvres sur mon museau avant de me prendre dans ses bras.
Son coeur bat faiblement, elle est froide. Ca me ferait presque mal.
Presque.
Moment d'infini ou ma chaleur me quitte pour aller en elle.
C'est elle qui me réchauffe.
Son coeur bat fort, il me berce. Mélodie puissante dans le calme qui m'apaise enfin. Douleur à droite, mais sa main chaude ne lui laisse pas le temps de m'irradier. Miaulement de bien être.
Elle se resserre autour de moi. L'aigle vole et son cri majestueux fait retomber les traits d'argent au sol.
Féérie.

samedi 10 décembre 2011

Une danse...

Deux êtres se regardent fixement comme si leurs yeux souhaitaient voir les pensées sous le crâne de l'autre. Ils se mettent à danser. Je suis l'un d'eux et devant moi, ma partenaire est dangereuse. J'ai encore un douloureux souvenir alors que je fais prendre des trajectoires tendues tout en m'éloignant d'elle. Je m'exprime par cette gestuelle ou je me sens enfin libre de toutes contraintes. Elle m'observe avant de se mettre à bouger. Timide, presque craintive dans ses gestes j'ai l'impression qu'elle ne veut pas blesser... Sourire timide et et gorge accessible, ce n'est en rien une soumission mais un geste d'excuse. Instantanément, mes courbes se délient, se ralentissent et prennent de l'ampleur. Je me rapproche d'elle dans un mouvement circulaire et aérien. Assez proche je laisse glisser des griffes qui lacèrent une peau sous laquelle des écailles apparaissent. Elle se met à me suivre sans prévenir et je suis presque surpris par son mouvement. Je la sens derrière moi, attitude joueuse, et son regard fixé sur ma lame posée au bas de mon dos, le cuir blanc dansant doucement dans les airs. J'accélère, sans raison et me met à courir. Le soleil et la lune se courent après dans le ciel à une vitesse folle! Changements de direction et attitude féline. Je m'abaisse et me stoppe net, ancré dans le sol et feignant une agressivité qui ne trompera pas ma partenaire. Je bondis sur elle en rugissant et elle n'évite pas et mon élan transperce mon corps de rouges sillons. C'est à elle de bondir sur moi, je l'esquive avec facilité et j'ai le temps de plonger mon regard dans le sien. Elle est pardonnée. Un combat commence mais ce n'est qu'un jeu pas vraiment sérieux. Ca entretient pour les épreuves futures et sous la course de deux astres qui ne se rattraperont jamais, nos griffes s'entrechoquent et étincellent tandis que nos crocs qui claquent souvent dans le vide atteignent parfois leur cible, rare point faible et identique chez nous. Signant une fausse mort et le départ d'une nouvelle lutte, la danse est différente, le silence a cédé la place au chant des griffes, miaulements feulements et rugissements. Nous nous amusons naïvement au coeur de cette Plaine vêtue de son plus simple appareil. Inépuisable je m'arrête pourtant sur elle essouflé. Les corps sont proches et la course des astres s'accélère. Inconsciemment, mes yeux et mon corps posent une question, et les jambes qui enserrent ma taille furent une réponse, avant de perdre à nouveau, morsure au cou oblige. Je ronronne et m'allonge à côté d'elle, les étoiles éphémères nous observent et je me perds. Je n'ai pas fait état des scores, mais au vu des traces de crocs dans son cou et aux multiples douleurs sur le mien, l'égalité me semble plus probable.

dimanche 4 décembre 2011

Ignition

Apnée céleste dans le vide infini. D'étoile en étoile j'erre sans but car je sais qu'il a déjà disparu. Inspiration qui gonfle mes poumons, douloureuse sensation d'un air trop frais et trop sec. Je vole à la recherche de quelque chose de plus brillant qu'une étoile, un éphémère incroyable et magnifique. Supernova de couleurs et de chaleurs, magnifique instant qui reste dans le coeur et dans les yeux de ceux qui y assistent. Trop tard pour moi, je continuerai d'emmagasiner la chaleur de ces étoiles pour finalement devenir ce que je cherche... Apnée celeste au coeur du vide en moi. J'erre de pensée en pensée sans jamais m'arrêter, de peur de replonger dans
le Souvenir.
Flash blanc puis rouge puis bleu puis noir.

Au coeur du vide j'erre de couleur en couleur en cherchant quelqu'un qui pourrait assister à ce spectacle, mais qui serait assez fou pour s'approcher d'une ombre menaçante aux ailes d'acier... Alors je détourne le regard, espérant naïvement que l'étoile dans la foule revienne parmi les siens. Ils m'observent en tentant de comprendre les circonvolutions de ma peau et le cliquetis de l'acier de mes ailes qui bougent. J'apporte la nuit calme, le silence apaisant et eux me fuient comme si j'étais le danger. Apnée mortelle au coeur du vide absolu je finis par tomber dans ma matrice en ayant une légère pensée pour ce qui aurait pu me pousser à respirer. Exhalation soufrée, soubresaut d'envie d'y croire encore, éblouissement dans le noir. Boule de feu imposant sa suprématie et faisant disparaître les ténèbres qui l'entourent. Un phare pour qui se rendra jusque là, j'espère que jamais personne ne se retrouvera dans ce froid.
Au coeur du noir, l'encre coule sur mon corps inerte et sans vie, encore conscient flottant doucement sur une orbite trop proche d'une flamme à travers laquelle je ne vis pas et qui s'éteint doucement.

vendredi 2 décembre 2011

mécanique...


Réveil au coeur du désert sous une chaleur qui fait vibrer l'air... Elle est là, ronronnant endormie et pourtant je la sens m'appeler. Ses courbes musclées et sa robe me plaisent, un appel à la passion, le besoin de la faire vibrer et aussi celui de se faire plaisir. Je m'approche timidement d'elle, elle semble encore plus belle de près et son regard s'illumine. Si agressif, on dirait qu'elle va me dévorer vivant. Ma main glisse sur une carosserie sombre et éclairée par des bandes jaunes. Je manque de me brûler et je monte dans la créature. Un cobra sur le siège dans lequel je m'installe, son venin coule dans mes veines avant même que j'ai fini de m'installer. Un frisson, puis un pied sur la pédale de droite. La créature rugit et tremble comme si elle était en colère d'avoir été réveillée. Je maîtriserai ce cheval sauvage.
Je me lance avec elle enveloppée dans ce siège. Accélération démoniaque, je n'ai d'autre choix que de m'enfoncer et pourtant je n'ai aucune envie de ralentir et de voir jusqu'ou cette créature peut aller. Son cri continue de se faire entendre malgré le vent qui siffle. Pas de compteur, aucune limite et j'enfonce encore mon pied. Brutale encore une fois elle me coupe le souffle et pourtant je me sens si bien juste là, à cette vitesse indécente. Je finis par ralentir.
Jeu de virage, circuit improbable et invisible sur cette plaine désertique, mon corps est mis à mal par mes brusques changements de trajectoire. Les roues glissent puis adhèrent à nouveau, comme si c'était un jeu, je contrôle cette bête sauvage et finis par la lancer dans ses derniers retranchement. Elle semble hurler à la mort, et à mes oreilles ça ressemble à un doux miaulement.
Je m'arrête enfin, épuisé par cette folle virée.
Je quitte cette créature en m'évaporant doucement sous la lueur de ses yeux.