jeudi 10 février 2011

Errance.

Ce n'est pas un rêve, juste une errance de mon imaginaire distordu explosant au contact de cette réalité.

J'erre entre mes mondes et la Réalité. Le Temps passe et les gens aussi, fixant de leur regard la ligne d'un horizon que jamais ils n'atteindront. Je les observe. J'observe surtout leurs yeux. Certains ont ce regard vide de toute volonté et baissent la tête, comme des bêtes résignées et acceptant leur destin dont ils ne seront que les spectateurs. Je ressens de la tristesse pour eux. Ils semblent subir une vie dont ils connaissent déjà l'issue. Nous nous retrouverons tous là bas un jour ou l'autre, c'est pour celà que j'ai tant de mal à oulbier les visages de ceux que je connais. Par peur de rester seul.
Il y a aussi ceux qui se sont perdus en eux grâce ou à cause de l'alcool et de la drogue. Des portes vers un paradis illusoire. Ou alors un mortel bandeau pour ne plus avoir à voir et à vivre cette Réalité qui leur a fait tant de mal. Je compatis, je comprends, dans d'autres circonstances, j'aurais pu être de ceux là.
Au loin, des groupes rient. Sans doute se moquent-ils, une façon pas si subtile de masquer les défauts qui font qu'ils se réunissent. Ou alors leurs membres focalisent l'attention des autres sur certaines personnes pour ne pas attirer l'attention sur leurs défauts personnels.
Des couples passent, de toutes tailles et formes. Certains plus joyeux que d'autres, ou encore plus tendres, jeunes ou non. Certains rient, mais tous avaient l'air portés par un souffle invisible qui semblait leur chuchoter que tout irait bien pour eux. Et ce même souffle semblait occulter la crasse de l'univers les environnant. Encore un des mystères de l'amour, me dis-je en souriant à l'un de ces couples.
Et puis il y a moi, silencieux spectateur, cherchant à oublier certaines choses, perdu dans des mondes que j'ai moi même créé ou je ne peux qu'être seul. Alors je reviens dans le monde tangible et tente d'y rester avec trop de difficulté. Parce qu'en voyant ces passsants, je me suis demandé pourquoi aucun d'eux n'avait osé regardé ce qu'il y avait au dessus de la ligne d'horizon. Sans doute doivent-ils avoir peur de l'infinie perspective que leur offre le ciel. Peut être la peur d'être ébloui par la violente lumière du soleil. Une lueur qu'un franc sourire peut pourtant émettre. Je suis las de ces interrogations auxquelles personne n'acceptera de chercher de réponse avec moi. Je repars alors dans mes mondes égoïstement, seul. Je laisse mon imaginaire s'évader telle une plume au vent et je m'endors tout éveillé, bercé par le rythme de la vie.

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