samedi 10 décembre 2011

Une danse...

Deux êtres se regardent fixement comme si leurs yeux souhaitaient voir les pensées sous le crâne de l'autre. Ils se mettent à danser. Je suis l'un d'eux et devant moi, ma partenaire est dangereuse. J'ai encore un douloureux souvenir alors que je fais prendre des trajectoires tendues tout en m'éloignant d'elle. Je m'exprime par cette gestuelle ou je me sens enfin libre de toutes contraintes. Elle m'observe avant de se mettre à bouger. Timide, presque craintive dans ses gestes j'ai l'impression qu'elle ne veut pas blesser... Sourire timide et et gorge accessible, ce n'est en rien une soumission mais un geste d'excuse. Instantanément, mes courbes se délient, se ralentissent et prennent de l'ampleur. Je me rapproche d'elle dans un mouvement circulaire et aérien. Assez proche je laisse glisser des griffes qui lacèrent une peau sous laquelle des écailles apparaissent. Elle se met à me suivre sans prévenir et je suis presque surpris par son mouvement. Je la sens derrière moi, attitude joueuse, et son regard fixé sur ma lame posée au bas de mon dos, le cuir blanc dansant doucement dans les airs. J'accélère, sans raison et me met à courir. Le soleil et la lune se courent après dans le ciel à une vitesse folle! Changements de direction et attitude féline. Je m'abaisse et me stoppe net, ancré dans le sol et feignant une agressivité qui ne trompera pas ma partenaire. Je bondis sur elle en rugissant et elle n'évite pas et mon élan transperce mon corps de rouges sillons. C'est à elle de bondir sur moi, je l'esquive avec facilité et j'ai le temps de plonger mon regard dans le sien. Elle est pardonnée. Un combat commence mais ce n'est qu'un jeu pas vraiment sérieux. Ca entretient pour les épreuves futures et sous la course de deux astres qui ne se rattraperont jamais, nos griffes s'entrechoquent et étincellent tandis que nos crocs qui claquent souvent dans le vide atteignent parfois leur cible, rare point faible et identique chez nous. Signant une fausse mort et le départ d'une nouvelle lutte, la danse est différente, le silence a cédé la place au chant des griffes, miaulements feulements et rugissements. Nous nous amusons naïvement au coeur de cette Plaine vêtue de son plus simple appareil. Inépuisable je m'arrête pourtant sur elle essouflé. Les corps sont proches et la course des astres s'accélère. Inconsciemment, mes yeux et mon corps posent une question, et les jambes qui enserrent ma taille furent une réponse, avant de perdre à nouveau, morsure au cou oblige. Je ronronne et m'allonge à côté d'elle, les étoiles éphémères nous observent et je me perds. Je n'ai pas fait état des scores, mais au vu des traces de crocs dans son cou et aux multiples douleurs sur le mien, l'égalité me semble plus probable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire