jeudi 10 novembre 2011

Breathless rush

Requiem.
Un souvenir de lecture, mais les yeux bandés. Une épée trop lourde pour être maniée, plantée avec force dans le sol. Je dois la prendre. Un rythme puissant donné avec des instruments anciens résonne en moi avec la force du souvenir. Sur la musique mon corps se meut avec force, je le laisse faire et le sens tournoyer avec souplesse et force autour du pic d'acier planté dans le sol. Elle est à portée de main et je brule d'envie de la prendre, mais pas maintenant. Je danse mu par cette mélodie tribale, presque en transe.
Grande inspiration, la musique s'arrête au même moment.
Ma main approche timidement le manche, je ne vois rien mais sens l'usure du cuir, elle se referme brusquement, comme la machoire du loup sur la gorge d'une proie.
Trop lourde pour être maniée.
Poussée surhumaine, la musique reprend avec brutalité et force. Comme la chute de l'acier sur le sol. Vibration de tout mon être à l'impact et incompréhension. Les percussions résonnent encore.
Dépassement et inspiration, à deux mains et ce souffle sera mon dernier. Quelque chose dans les mouvements de la lame qui ne touchera plus le sol. Un sifflement qui s'accorde sur le rythme, sans reprendre son souffle. Encore plus de force, à chaque mouvement, le son est plus intense. J'ai l'impression de fusionner avec l'acier.
Limite, c'est le dernier coup qui sera porté. Sifflement presque inhumain, mais beau. Instrument de musique, presque magique instrument que je ne verrais pas. Plantée dans le sol fièrement la lame redevient silencieuse et moi je ne retire pas mon bandeau. La caresse du vent, la musique aussi disparait.

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