dimanche 27 novembre 2011

Souvenir / Cage

Une après midi normale dans la rue, marchant sur le rythme d'une musique au parfum de l'été. Variation dans les flux aériens et évitement instinctif d'un coup léger mais plein des pires intentions qui soient. Les yeux sur l'origine de cette tentative la musique disparait et le ciel s'assombrit.
C'était bien avant ma troisième lame. Des mots, une brimade qui disloque les liens de tempérance et libère un animal.
Tout ca pour une différence...
Dans le noir total, des éclaboussures multicolores entachent ce qui semble être un plafond. Je crois être coincé ici dans cette boite entendant au loin des cris étouffés...
De retour dans l'après midi et les mains douloureuses, un visage tuméfié sous mes yeux. Un corps s'effondre doucement sur le sol, des regards effrayés de ce même groupe qui semblait si sur de lui.
Une saute d'humeur.
Les images reviennent dans ma fuite, bondissant entre les voitures et les murets. Les mots reviennent dans mon esprit, mauvaise disposition ou journée pourrie, il fallait que cette créature se dégourdisse un peu. Les mots furent déclencheurs d'une rage indescriptible. Loin et tremblant j'observe mes phalanges déchirées et me demande comment faire pour cacher cette lèvre éclatée en plein été... Le souvenir se complète dans un fleuve d'images, de bruits sourds, le gout du sang me fait sourire. Stupidité apparente mais dans les faits instinct de survie.
Joie d'être entier, douleur de ne plus pouvoir plier les doigts sans grimacer. Mensonge pour la société, vérité pour les vrais mais pour le moment il ne reste que le silence, et quelqu'un qui m'observe et attend.
"Je te libérerais pour une bonne raison Mike."
Réveil en sursaut.

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Grand félin, caressé au point de le faire ronronner, s'amusant doucement dans le monde des hommes, si grands et si incompréhensibles...
Te voici enfermé dans une cage aux barreaux d'acier, assez grande pour te sentir libre, mais ta vie est au delà de ces limites et les choses qui t'attirent y sont... Tu grognes et rugis, tu ne parles pas la bonne langue mais une petite fille pose sa main sur ton museau et tu t'imprègnes de son odeur. Tu aimerais qu'elle reste mais tout ce que tu peux garder est son parfum. Alors tu t'en va bondissant dans une jungle de béton à l'épuisement dans une cage que personne n'observe et revenant bêtement à l'endroit ou cette main s'était posée la première fois.
Rêve dans le rêve ton corps est ici mais ton esprit ronronne sur ses genoux.
Tu as finalement brisé griffes, crocs et certainement plus sur la barrière, mais tu reviens toujours aussi bêtement à cet endroit et glisse ton museau maintenant ensanglanté entre les barreaux en espérant que cette main à l'odeur si caractéristique devienne autre chose qu'un souvenir.
Tu ne fais plus de bruit, et tu t'es allongé au sommet de ta cage, entouré et éraflé par les fleurs, ici ou personne ne te vois, tu appelles quelqu'un qui existe vraiment. La nuit t'enveloppe de son plus beau voile et te porte vers des mystères. Peut importe maintenant, cette main tu as sans doute du la rêver...
Maintenant que tes armes ont repoussé, tu n'as qu'une envie.
Trouver quelqu'un d'assez dangereux pour te côtoyer sans avoir peur de ce que tu es maintenant. Un prédateur qui pourrait te maîtriser d'un regard.
Féline?
Non et je vois dans tes yeux que tu sens que ca n'existe pas. Aurais tu raison sire félin ? Toi qui, solitaire au fond de ta cage ne cherche pas?
Féline se glisse doucement auprès de toi, tu ne peux que la laisser faire. Quand tu te réveillera, elle aura disparu mais la cage sera toujours présente. Alors ne glisse pas ton museau à l'extérieur car personne ne viendra. Il faudra détruire ces barrières et te trouver au coeur d'un territoire que tu connais maintenant par coeur...

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