mardi 17 janvier 2012

Dentelle du ciel...


Sous pression. Il y a des lieux ou on devrait pas se trouver, et encore moins rester, il y a toujours l'agréable sensation de constater sans pouvoir rien faire alors que les moyens de défenses se font broyer à cause de la pression. Privé de la compagnie d'Opale et des griffes, je me sens un peu faible. Serrer les dents et les poings pour résister. Les restes sont maintenant deux perles noires qui tournent doucement autour de moi dans un courant invisible.
Les nuages, noirs comme la suie et très haut dans les cieux, ils forment une immense arabesque dentelée qui se fait chape. La pression est toujours présente, en plus d'une tension d'esprit dont j'ai l'habitude. Je connais cette brume qui m'entoure, vecteur des illusions et qui me prive de la protection nocturne. La langue de la peur caresse doucement mon épine dorsale alors que je me sens transporté dans la direction d'un violon qui a la voix de Tristesse. Il me semble distinguer quelque chose dans le mouvement, une autre forme vers laquelle je n'irais pas, je connais trop ce genre d'illusion même si son regard semblait voir au delà de la brume et au delà du reste aussi. Le brouillard se dissipe et je me retrouve en terre connue, l'odeur du béton après la pluie même si l'air est sec. Les deux sphères grossissent et se distordent dans le silence. Mes mains s'alourdissent de cet acier vivant qui semble se moduler selon ma volonté. Presque naturellement, divers moyens d'écrire glissent entre et autour de mes doigts. Un hochement de tête avant de me retrouver avec des lames, les joyaux sont toujours là perdus dans l'acier mais qui reviennent car peu importe le tranchant et la forme imaginée c'est toujours la même forme qui revient. L'envie de courir me prend. Ca répond à mes envies, mais je redéfinis mon rapport à la douleur. L'acier liquide me transperce les avant bras, ca ne peut avoir de volonté pourtant ça se fixe et se durcit sur moi. Je tombe dans le noir et lorsque je me relève, mes doigts crissent et s'enfoncent dans le bitume comme dans du sable. Encore s'habituer alors que je le sens bouger doucement en moi et sur ma peau. Ca se modèle encore, plus limité et petit. Des petites sphères veinées de noir et de rouge. Il y a une présence qui m'observe dans les ombres et la brume bouge.
Tout un terrain s'offre à moi, des griffes pour m'aider, je sens au loin cette présence qui m'accompagne sans la voir. Elle ne sera jamais aussi présente que je le souhaiterais. Je remonte et joue le funambule au pas souple et assuré avant de bondir sur un rebord en contrebas.
S'asseoir et regarder sur les murs, rembardes rebords toits bancs poteaux et espaces. Des fils d'argent et d'or, des voies nouvelles à explorer. Un sourire que je cache. Détourné par un corps qui s'emploie sur une de ces voies. Je l'observe avant de repartir.

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