dimanche 16 octobre 2011

Dans mon jardin.


"Il est midi et à midi le mc morning c'est fini". Sauf que là, je me réveille au dessus d'un gouffre musique à fond dans les oreilles. Et le soleil tape. Loin en dessous, les nuages. Tranquillement, je tombe en prenant appui ca et là sur des rembardes et autres balcons. Vite la limite est là. Mer de coton qui laisse transparaitre dans ses remous les ailerons de béton et de verre d'une ville terrain de jeu ou rien n'est concevable sans rythme.

Fall asleep from day.

Je glisse et cours passant sous l'épais Nuage. Le vide m'attend, mais cette ville je la connais par coeur et je sais ou mettre les mains et ou poser les pieds pour ne pas hater mon réveil. Un pied dans le gravier, une roulade. Sur le toit d'un immeuble je contemple et admire, je crois que la végétation reprend ses droits. Il y a de plus en plus d'oiseaux... Je me rapproche d'un muret et me laisse tomber.
Dix.
Neuf.
Huit.
Sept.
Six.
Cinq.
Quatre.
Trois.
Deux.
Deux.
Un.
Mes mains se tendent mes muscles se raidissent, automatisme de l'habitude. Une vrille puis deux, encore un peu de légèreté.

Boom.

Je suis aussi soumis à la physique et tout ce qui monte finis par redescendre mais là ce n'est qu'une question de temps. J'explore de nouvelles voies et fais la course avec des félins. Je tombe parce que je ne suis pas assez chaud. Manque souplesse bien vite rattrapé. Je gagne ma première course, petit exploit dont personne n'aura vent.... Personne et pourtant je sens au delà des miaulements et ronronnements quelque chose dans l'ombre, un regard vif posé sur moi. Je n'y prête pas attention.

Down with the sickness.

Une plaque d'égout et de la curiosité me suffisent pour aller en dessous de mon jardin presque inexploré à cause de l'odeur du challenge qu'il représente. Mais aussi des animaux relativement dangereux qui y vivent. Et pourtant je suis en dessous. Ciel de bitume magiquement éclairé, au moins aussi vaste que l'étage supérieur si ce n'est plus... Mais aussi plus naturel, les tours sont faites de roc et de bois. La curiosité l'emporte sur la peur et je fonce presque tête baissée comme si je savais ou j'allais. Là haut et toucher le ciel de pierre, mais pour ça il va falloir que je saute plus haut que je n'ai jamais sauté auparavant et je m'en sens capable. L'ascension se fait aisément, et je n'ai pas encore entendu de rugissement animal, ni ressenti la présence de ces créatures. De toute façon, je ne suis rien alors je ne vois pas pourquoi elle me chasseraient. Et pourtant une course s'engage, un bête, mélange de tigre aux écailles d'un crocodile et à la langue de requin m'a repéré et me prend en chasse. Plus vif, plus petit et plus agile je fuis narguant la bête coincée et je repars.

The theme.

Plus de forêt, uniquement la brume et le roc de plus en plus abrupt. J'escalade maintenant et je ne vois rien mais je sais ou poser le pied, ou mettre la main les yeux rivés vers le ciel. Une ombre se profile dans mon champ de vision et mes muscles se tendent prêt à esquiver l'assaut de la créature mais celle semble petite et surtout elle semble s'éloigner... Mon coeur s'emballe et je me met à bondir de prise en prise, prenant tous les risques pour rattraper cette ombre à taille et forme humaine. Je me sens quelque peu différent à ce moment précis, je me dis que ce que je fais n'est pas humain... Moment d'inattentio. Glissade...Une main tendue, un reflexe de survie. Je ne sais plus vraiment mais me voilà à nouveau sur la paroi, tremblant, le sang ayant été remplacé par l'adrénaline. Quasi tétanie sur le mur. Et encore au dessus cette ombre qui ne bouge plus. Je le prends comme un défi personnel. Bouger, je dois bouger mais mon corps agit avant mon esprit, je suis au dessus de ce mur, les secondes s'égrennent dans ma tête. Huit, avant de retoucher ce mur et je recommence. Même temps et plus de brume plus de mur non plus je suis en haut, la gravité se rappelle à mon bon souvenir et la surprise me fait m'écraser lourdement sur le plateau du sommet... Ma chute est amortie par quelque chose, quelque chose de chaud, quelque chose comme moi. Je tombe les yeux dans les yeux avec cette chose. Chute indécente et rencontre surprise, un regard sombre et une peau dorée par le soleil.
Un peu de distance se fait entre elle et moi, un salto arrière et nous nous observons....

Blue skies.

Je le regarde et elle me regarde, j'ai la vague impression de l'avoir déjà croisée ailleurs... Sur des terres plus sombres, sous le regard d'un autre astre, mais pas le temps, j'ai un ciel à toucher. Je prends mon élan en l'ignorant un peu et saute. Plus haut et plus loin qu'il ne m'ait été donner d'aller. Je frole du doigt mon objectif. Sérénité absolue, je touche les cieux et j'ai l'impression de voler. Quelque chose dans l'air me dérange, une perturbation dans les filets d'air, parce que je ne suis pas seul, elle est là et elle me sourit. Une force violente me tire par le bras vers le haut. Il fait nuit.

Scream on 'em.

Le sol, le sol pas agréable, étalé de tout mon long sur cette étendue. le soleil décroit et fait naitre une ombre qui me recouvre. Combien de temps a passé depuis que j'ai touché un ciel? Depuis combien de temps suis je là ? Trop de questions mon corps est lourd et puis qui c'est et qu'est ce fous là et pourquoi elle me souris celle là ?!
Je respire un grand coup et me calme, elle ne bouge pas, plus petite que moi de beaucoup. Je m'amuse à penser que sous un autre angle de vue, on ne la verrait pas. Je suis plongé dans son regard, les souvenirs affluent...
Et puis elle lève le bras, pointant un lieu que je n'ai pu qu'observer jusqu'à présent, le sommet de cette tour. Le regard se fait plein de malice et de défi, les mots seraient tellement superflus, je n'ai qu'à observer son corps pour comprendre qu'une course commence. Trop rapide, ouvrant des voies auxquelles je n'aurais pas pensé mais je suis toujours derrière dans son sillage. Les choses sérieuses commencent. Plus de musique, l'adrénaline remplace à nouveau mon sang. Plus vite, plus rapide mais elle est toujours devant, je sens et sais que je la rattrape, mais je ne fais que la suivre, il y a d'autres voies pour accéder à ce sommet. Autre trajectoire. L'impression de tricher... Je me remets à la suivre et j'entends un rire cristallin. C'est peut être ça l'idée, le plaisir mais pas le temps de penser.
Par dessus les rembardes, par dessus le vide et par dessus les immeubles. Chaque saut se fait plus intense, plus animaux qu'humains, c'est une course sans limites et sans intérêt pour le mystère. Les chats seront les seuls spectateurs.

Death is the road to Awe.

Le rythme s'accélère, et on monte encore d'un cran, je crois que ma limite a été dépassée depuis longtemps et pourtant je la rattrape. Petit à petit, elle décélère. Fatiguée, je ne crois pas, arrivée sans doute il ne reste que très peu d'appuis et devons parfois jouer avec le vent pour continuer. Elle s'arrête. Elle est arrivée... J'aurais mal vu? J'arrive à devant elle. Elle est en sueur. Je tremble et m'assieds au bord du vide, elle me rejoint. Pas de mots, le regard rivé sur l'horizon, perdu dans les nuages je pense... Parfum d'enfance exhalé par cette présence. Agréable, le soleil se couche, les étoiles naissent mais pas dans le ciel qui est au dessus. Incorrect et épuisé, je m'enfonce dans la noirceur de ce regard maintenant étoilé. Un mouvement, un doigt pointé vers l'horizon, sans bruit, je la vois sauter avec souplesse à travers les nuages avec pour seul geste, un sourire un peu triste.
Ou vais je devoir aller? N'était ce qu'un entrainement ? Qui est elle? J'ai envie de voir ce qu'il y a là ou ce doigt pointe. Je regarde une dernière fois le sommet, pas si loin que ça finalement. Je plonge dans le trou qu'elle a laissé. Je me laisse guider pas l'odeur de la vanille. Ou je vais? Je verrais quand j'y serais.

Blue sphere.

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