samedi 8 octobre 2011

Un normal rêve dans une parfaite vie


Tout commence relativement normalement, je sais qu'il est cinq heures et demie et je regarde mon portable. Je me lève et je sursaute devant cette chose qui est à côté de moi, ce n'est pas mon habituelle peluche Yoshi ou bien ma manette de XBOX mais une fille. Je n'ai pourtant pas eu de soirée arrosée à ce point pour que je ne me souvienne pas de ce genre de détail. Je tente de la réveiller mais rien n'y fait. Tout ce que j'obtient d'elle est un petit souffle et son enroulement dans ma couette. Je trouve ça mignon et je me dis que je m'en occuperais plus tard. Je quitte ma chambre et me dirige vers la salle de bain pour m'éveiller à ce monde qui m'entoure. Je comate ce qui me semble être une trentaine de secondes devant mon reflet, j'ai l'esprit dans la brume encore et instinctivement je lève la poignée du mitigeur en la tournant du côté bleu. Je passe mes mains sous le jet d'eau et en porte le contenu à mon visage. La morsure du froid sur mon visage finit de me réveiller. Après cet instant avec moi même, je retourne dans ma chambre pour le curieux choix que sera celui de mes vêtements aujourd'hui. J'entre et allume la lumière, je suis encore surpris par la forme qui bouge sous ma couverture. Je décide de ne pas faire trop de bruit, je me passe en vitesse un peu de crême hydratante sur mes tatouages et mon visage. J'en profite pour réfléchir à ce que je mettrais. Je décide de mettre un peu de couleur aujourd'hui et j'arborerai l'orange même si Halloween est passé depuis plus de trois semaines maintenant. Je n'ai rien qui s'allie en couleur avec l'orange alors je met ce pantalon noir un peu large que j'aime tant, je ne mettrais que ce t-shirt par dessous une veste en tissu, aussi noire que je tente de prendre avec le maximum de précautions, mais vu qu'elle est tout en dessous de la pile qui est sur le crochet, cette chute est inévitable. Heureusement, il n'y a pas eu de bruit, mes yeux se jettent sur ma fortuite compagnie pour voir si tout de même elle ne s'était pas réveillée. Tout est calme, je reprend mes activités habituelles. Je termine de me préparer et en profite pour mettre du déodorant, je prend mon sac et sors de ma chambre. Je me dirige maintenant vers le salon pour savoir ce que je vais manger au petit déjeuner. Aussi étrange que cela puisse paraître et pour une fois, il y a de la nourriture dans le réfrigérateur et les divers tiroirs, c'est la première fois que j'ai autant de choix. Ca me change de la biscotte tartinée à l'arrache et du lait sans sucre. Je me jette alors sur un paquet de céréales fourrées au chocolat et me prépare aussi un bon chocolat chaud. Une fois ma tasse dans le four à micro ondes, je me dirige sur Galeth qui émerge à peine de son sommeil félin. Je le prends dans mes bras et lui dit bonjour. Après quelques caresses, je le dépose doucement au sol ou il se dirige en baillant vers sa gamelle. Le four lui aussi, m'indique que le temps de chauffage est écoulé, je sors ma tasse fumante et goute le liquide, il est incroyablement bon et pour une fois je suis heureux de ne pas avoir forcé sur le chocolat en poudre. Je regarde l'horloge, il es six heures et quart. J'ouvre le paquet de céréales et en mets allègrement dans ma tasse, j'en profite aussi pour en prendre une pleine poignée et l'enfourner dans ma bouche. Cet instant de gourmandise passé, j'attaque ce chocolat. Une fois ma victoire triomphante contre ce petit déjeuner tout de même lourd célébrée, je vois qu'il est maintenant six heures trente cinq. Je me rends à nouveau dans la salle de bain afin de me brosser les dents. Comme à son habitude, Galeth est collé à mes pieds, je n'ai qu'à mettre la main au dessus de sa tête pour qu'il la colle furieusement contre ma paume. Je suis déçu de ne pouvoir rester pour caliner ce gentil félin. Je me mets à me brosser les dents quand j'entends un bruit derrière moi, j'en profite pour regarder ce qu'il se passe derrière moi via le reflet du miroir. Je distingue une petite silhouette, ne m'arrivant pas au dessus de l'épaule et s'approchant de moi. Je reconnais ce visage, une sensation étrange de chaleur me prend aux tripes, elle se colle tout contre moi et me serre dans ses bras, je manque de m'étouffer avec la mousse du dentifrice, j'ai juste été surpris par ce contact et cette apparition. Pas un mot. Elle ne me quitte pas, je finis de  me brosser les dents, maintenant, c'est à mes dents que la morsure du froid s'en prend, mais j'aime cette sensation alors j'en profite un peu, il doit maintenant être six heures quarante cinq. Je retourne à ma chambre, cette demoiselle me suit, j'ai pu croiser son regard, il avait l'air d'attendre quelque chose, je ne m'en soucie pas et continue ma préparation. Je mets ma veste et décide de prendre mes écouteurs Seinnheiser au vu de mon look. Comme une liste, je vérifie que mon Ipod ressucité, mon téléphone et ma psp sont chargés, je ne fais pas mon lit car je ne suis pas seul et qu'au vu de sa tenue, elle n'a pas l'intention de partir avec moi. Je mets mes écouteurs, déverouille le hold de mon ipod et appuies machinalement sur play, un morceau de jazz envahit les neurones conscients de mon cerveau, le rythme et la mélodie s'amplifient et réveillent mes autres neurones. Je prends mon sac qui était posé dans un fauteuil vérifie si j'ai mes clés et ouvre la porte, il est six heures cinquante et un flash s'impose à mon esprit. Je cours dans ma chambre et embrasse sur le front cette demoiselle qui n'allait pas tarder à se rendormir.

Je sors.

Je suis en haut de la montée qui mène à chez moi, le morceau change, c'est plus brutal mais tout aussi mélodieux. Je décide de choisir une liste de lecture, je fais vite car il fait froid, je me suis lancé sur la culture urbaine et le hip hop, le beat est léger et les paroles me correspondent à mon sens. Je suis au niveau de la route départementale, mon pas s'accélère par peur de rater le train. je traverse sans même regarder, il n'y a jamais de voiture à cette heure. J'entame la descente, une voix française m'accompagne toujours aussi rythmée. Je décide de marcher en rythme. Lié au beat, je pose le pied à terre en cadence, je suis ébloui par les feux d'une voiture qui ne ralentis pas. Et je continue d'avancer. Je suis maintenant à un endroit ou j'aime passer. La musique me quitte pour laisser place au rythme de la nature. La mélodie de l'eau qui coule m'enchante, j'imagine des naïades et autres ondines dansant dans les remous de cette rivière... Je retourne sur le bitume. Les lumières orangées me rappellent que la civilisation dort encore et qu'il fait toujours nuit. Mes écouteurs reviennent à mes oreilles et décident de m'emmmener dans un bad trip accoustique. Je change alors de playlist et part dans l'univers des soirées à tendance électronique. Je monte maintenant cette route qui me mène à la gare. Je commence à transpirer, j'ai le sang chaud... Je suis guidé par des Hi-hats électroniques et arrive enfin à la gare. Je ne regarde personne, je ne connais personne, je ne suis qu'un anonyme parmi des inconnus, pourtant eux m'observent. Je vais dehors pour me refroidir un peu et m'attarde sur le fait que ces inconnus me semblent étrangement souriants. Le train arrive et monte dedans. Comme à mon habitude, je m'installe dans le sens de la circulation, là ou les places sont en face à face. Je lance maintenant une calme musique qui au fil des arbres passés à grande vitesse, m'endors. Malgré ce "sommeil", je suis à demi conscient et réfléchis, je me dis que certaines choses ne collent pas avec ce commencement de journée, notamment le fait qu'il y aie encore cette personne qui dort dans mon lit, le fait aussi que je me sente étrangement bien. Aussi cette chaleur qui m'a pris, j'aimerais comprendre... Mais je n'ai pas le temps de réfléchir et me voilà déjà à mon arrêt, je descends. La foule se fait dense devant les portiques qui permettent d'accéder au métro, je souris à l'idée de pouvoir les faire dispraitre en claquant des doigts en chuchotant "bullet cancel". Je fus encore plus surpris de voir que cette tentative fut efficace et que toute la file avait disparu devant moi dans une myriade de bulles de couleurs diverses et variées. Je m'empresse donc de descendre les escaliers en espérant qu'ils n'aient pas trop souffert. Je suis dans le métro. Toujours aussi bondé, mais j'ai pu m'asseoir. J'observe avec des yeux d'enfants, ces gens qui ont l'air de ne pas avoir envie, de ne plus avoir envie, ces couples qui s'embrassent, j'observe aussi les couleurs, je vois des gens qui rient au rythme de ma musique, je vois aussi des gens qui dansent. Cela ne me surprend pas, nous sommes dans une ville libre après tout. Me voici à mon arrêt de correspondance, j'ai bien choisi ma porte, tout est fluide, personne ne gêne personne et tous semblent suivre un rythme défini d'après ma musique. J'arrive maintenant à l'autre métro, je croise mon ami blond. On se dit bonjour à notre façon. On commence déjà à rire, je n'ai pas encore enlevé mes écouteurs, nous montons dans le metro, c'est maintenant chose faite, je me sens coincé par un foule envahissante. Au départ de la rame, je manque de m'affaler sur un homme, je me rattrape de justesse et mon ami se moque de moi. Après cette tranche de rigolade, nous arrivons à notre arrêt, et descendons. En montant nous croisons d'autres membres de "l'équipe" et de différentes façons, nous souhaitons la bienvenue. Nous nous amusons à compter les camions de prostituées qui bordent le chemin menant à notre destination. Nous manquons de mourir étouffés par les diverses odeurs planant dans ce coin.

Nous arrivons pas assez en retard pour que celà se remarque mais assez pour ne pas avoir à profiter de la corvée des salutations. Le cours commence enfin et quelques souffles plus tard, c'est déjà la pause, quelques discussions sur la musique, des blagues plus ou moins vaseuses et le fait qu'on ait appris que les cours de l'après midi seraient annulé, en plus du fait que je pourrai rentrer tôt chez tendent à me faire sourire. Le cours reprend mais pas le temps de regarder autour de moi que c'est déjà fini. Nous partons manger dans un bar et j'en profite pour prendre le hamburger le plus lourd. Je croque allègrement dedans et magiquement, rien ne dégouline. Nous rigolons encore de quelques blagues de plus ou moins haut niveau. Et en un clin d'oeil me revoilà chez moi.

Il y a toujours cette personne qui regarde la télé. Elle me souhaite un bon retour, je lui demande ce qu'elle fait chez moi. Elle me fixe longuement, j'essaie de me détourner de son regard. Tant bien que mal, j'y arrive et part passer en "tenue de maison", je suis en débardeur et dans ce jogging noir avec le quel je me sens capable de tout... Je m'allonge sur le lit, je vois un ciel violet parcouru de nuages jaunes et blancs.  Ce paysage céleste dans ma chambre me fait oublier certaines choses. Je n'ai qu'une question dans cette journée normale qui est " qu'est ce qui va de travers, pourquoi tout est si bien ?" pendant cette réflexion cette demoiselle s'installe avec Galeth juste à côté de moi et se blottis sous mon bras. J'entends le félin ronronner, ce qui me ramène sur terre. Il s'en va, peut être attiré par l'odeur d'une nourriture ou bien d'autre chose. Je suis maintenant seul avec elle, je suis inquièt de ce qu'il pourrait advenir, mais elle dort, je l'entend ronronner elle aussi. Le temps passe... La nuit semble tomber sur le plafond de ma chambre. Au fil du temps, il me semble voir des étoiles d'un ciel d'été. Les nuages s'écartent pour me permettre de voir un ciel pour lequel j'ai pleuré, perdu toute notion du temps et aussi pour lequel je suis tombé. je suis dans un état de contemplation mais aussi de doute, je commence à prendre conscience que je suis en train de rêver. Je profite au maximum. Elle se réveille, et me serre dans ces bras, je regarde les étoiles tout en posant ma tête contre la sienne. Les étoiles semblent briller plus fort. Nous nous regardons et là quelque chose d'indéfinissable se passe. Dire que c'est magique serait un doux euphémisme. J'ai l'impression d'exploser de l'intérieur, que ses yeux m'emplissent d'une énergie que je n'ai jamais expérimenté. Je sens tout autour de moi les étoiles, j'ai l'impression d'être monté dans ces cieux, d'être au centre d'une étoile. Il n'y a qu'elle et moi à cet instant précis, il fait chaud et je me sens bien. Je me sens partir. Tout tourbillone autour moi avec pour seule constante ce regard persiste dans mes yeux qui se ferment petit à petit. J'aimerais que ça dure encore, je me débats pour rester dans ce rêve, mais tout s'assombrit. Je me réveille et allume l'écran de mon portable, il est cinq heures trente trois, je cherche cette personne mon bras ne croise qu'une peluche Yoshi, la froideur de la coque de mon pc et le plastique d'une manette.

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