samedi 22 octobre 2011

Une Fresque


A force de conter mes histoires, les lieux persistent et résistent, quelque part dans un coin de mon imaginaire. Le plus étrange est qu'ils se rencontrent, curieux choc des univers, ou plutôt leurs limites se fissurent et laissent passer des morceaux d'univers. Ils se mélangent...

Encore une fois, le réveil dans mon jardin et je suis fatigué, j'ai les muscles engourdis et ils ne répondent pas correctement à ma demande, mais je ne peux pas rester inactif sous le soleil, il ne me le pardonnerait pas. En plus devant moi, un immense mur gris et des myriades de bombes attendent tranquillement que je me serve d'elles. Un autre appel auquel je ne résiste pas, je me lève lourdement et prend le noir. Je trace des choses sans aucun sens et laisse divaguer ma main, à la fois proche et loin du support. Je change de couleur et opte pour un vert profond, je ne prends pas de recul, je dessine et me laisse absorber par mon oeuvre. Des nuances de bleu, du blanc du jaune et de l'orange. Encore du noir, puis un vert plus clair. Quelque chose me sort de ma transe, essentiellement due aux vapeurs que libèrent les bombes de peinture... Sur mon oeuvre, une ombre nait, mouvante, ce n'est pas une tour, je ne me retourne pas, je pourrais reconnaitre cette silhouette entre mille maintenant, une résidente. Un bruit de pas subtil se fait entendre, mais différent de d'habitude. Elle est pieds nus. Elle est juste derrière moi et est impatience, je sens ses mouvements. Elle m'énerve et je me retourne, elle me saute dessus. Ce n'est qu'un chaton qui veut jouer, je lache ma bombe et je la rejoins. Deux animaux ne pensant qu'à jouer, mais nous n'avons que les griffes. Nous grimpons sans efforts sur des murs sans prises avant de reomber l'un sur l'autre. Des miaulements amusés, des sourires, des défis de plus en plus difficiles et de temps à autres des coups taquins pour énerver. Une ébauche de combat qui finit en étreinte. Je vois une marque, étrange souvenir mais n'y prête pas attention. Nous revoici devant mon mur, peint de manière pas si abstraite que ça, je m'adosse en face de mon oeuvre, l'autre vient me rejoindre, passant une dernière fois ses griffes sur mon torse, comme un dernier défi. Je ne réagis pas, je suis en sueur et elle est aussi fatiguée que moi je le sens. Nous nous endormons devant mon oeuvre, un magnifique paysage incomplet. Le soleil nous réchauffe doucement...

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