mercredi 26 octobre 2011

Une prison.

Je suis en face d'une caverne, trou dans une montagne de pierre si noire qu'elle semble absorber la lumière. A coté de moi, elle est là, défiant les limites imposées par le Rêve, elle est là ronronnant et frottant sa tête sur mon épaule et s'avance. Un petit grognement de sa part m'enjoins à la suivre dans les ténèbres. A mon passage dans la gueule béante un souffle froid fouette mon visage et la peur me fait penser que la pierre va m'avaler. Je suis dans les ténèbres, seules les lueurs des yeux et les bruits de pas me guident. J'avance à pas mesurés, tenant parfois la queue de mon amie pour m'aider à avancer dans les passages trop difficiles pour moi. Dans les boyaux, une lumière bleutée et des rugissements assourdissants se font entendre. J'aimerais repartir dans l'autre sens, j'ai peur. J'arrive dans une salle immense au centre de laquelle est posée une masse sombre et écailleuse. Je fus surpris par le raffinement des pierres ciselées et la beauté des colonnes. Des pierres incrustées et des traits dorés savamment placés rendaient l'endroit magnifique. J'entendis à nouveau ce rugissement, qui maintenant ressemblait beaucoup plus à une plainte. Derrière moi, Féline grattait le sol de ses griffes comme pour me prévenir d'un danger trop proche pour être évité. Un battement de paupière et elle était déjà sur la chose, la mordant et la griffant de toutes parts et ne lui laissant aucun répit. Ses feulements et cris me font frémir tant je ressens de la rage en eux. La masse continue de geindre doucement. Je m'approche doucement de la furie et d'une aile membraneuse complètement déchiquetée par le travail des griffes. Elle s'arrête à côté de moi essouflée de colère, et en même temps deux immenses restes d'ailes se déploient, elle ne permettront plus le vol de leur possesseur. Je suis triste à cette vue. Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ca, on ne devrait pas interdire le vol à ceux qui en ont la possibilité. Mon reflet dans les écailles d'onyx. Une douloureuse insertion d'images faites de sang et de violence pure. De la fureur, de la rage exprimée à leur plus haut degré, immonde. Une larme à l'odeur caractéristique du sang roule sur ma joue avant de s'écraser au sol dans un bruit trop sonore, un son qui me ramène à la normale mais je suis exténué par les images que j'ai vu et je retiens un vomissement de dégoût, je recule tant bien que mal de l'animal. Un oeil doré s'ouvre et me transperce par ce que j'y vois, indescriptible. Je comprends et repars là d'ou je viens avec le pas lourd. Féline glisse autour de moi, griffes sorties et fait vibrer l'air d'une façon qu'elle me sait affectionner parce qu'il réchauffe l'air. Je pose ma main sur son front pour la rassurer. Nous arrivons à l'entrée de l'évènement. Il fait nuit noire mais on distingue encore la masse sombre. Un cri déchire l'air et le sol tremble. Dernière plainte d'un monstre qui ne volera plus.

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